DSP chauffage bois : Gérard Trémège vient-il de commettre là sa privatisation de trop ?

Publié le 3 Novembre 2013

Jeudi 31 octobre avait lieu un Conseil Municipal extraordinaire à l’Hôtel de Ville de Tarbes. A l’ordre du jour un point unique : l’attribution de la Délégation de Service Public Chauffage Bois à Dalkia, filiale de Véolia.

 

Ce n’était pas la première fois que l’assemblée tarbaise débattait du sujet, déjà au programme de la plénière du 30 septembre. Mais Gérard Trémège avait repoussé la délibération, exigeant une unanimité de son Conseil Municipal pour avaliser la décision. L’histoire retiendra qu’il ne l’a pas obtenu ce jeudi, mais que cela ne l’a pas empêché d’entériner la décision prouvant une fois de plus que la parole de notre monarque UMP local ne vaut que dans l’instant où elle est prononcée…

Après tout c’est un autre affaire....

 

L’opposition dont les élus PCF/Front de Gauche se sont abstenus. Pourquoi ? Parce que nous sommes favorables au principe du chauffage bois qui peut apporter le double avantage de fournir une énergie verte et à coût réduit.

 

Reste que cette DSP nous pose un problème de méthode et une question de fond quant à l’impact financier qu’elle aura pour notre collectivité.

 

Dès 2011 et l’étude de faisabilité, la majorité municipale a évacué la possibilité d’examiner la piste régie municipale au prétexte que cela ne se faisait pas ailleurs. C’est vrai pour une grande majorité de cas, mais notons au passage qu’il est quant même des communes, et non pas des moindres qui ont choisi la piste publique pour mettre en œuvre un tel dispositif : Fontenay sous Bois qui a sensiblement le même nombre d’habitants que Tarbes et Paris, constituée en SEM dont 51% pour la ville.

 

Les 24 millions budgétisés pour Tarbes ont cependant eu grâce de l’hypothèse municipale au vu de l’état actuel des finances locales. Il s’agissait donc pour notre groupe, de trouver une entreprise qui accepte un cahier de charge exigeant de la part de notre collectivité, incluant la mise en place d’une commission municipale de suivi de la DSP dont le rôle ne soit pas seulement formel (exigeant par ex, tous les documents y compris les feuilles de salaires des personnels impliqués dans la gestion de la chaufferie, qu'elle puisse contrôler les évolutions de la masse salariale de la structure ainsi que de sa gestion) et à moyen terme, qui réouvre la possibilité d’une municipalisation..

 

Cela n’a pas été l’orientation du maire de Tarbes dont l’unique préoccupation a été de trouver un partenaire avantageux. Avantageux pour qui ?

Sa préférence s’est portée sur le groupe Dalkia travaillant localement, sur ce dossier en lien avec l’architecte Ducastaing et l’entrepreneur Gallégo. La DSP s’est constitué dans un déni de démocratie comme l’absence d’une ultime réunion pour valider le choix du délégataire alors même que Dalkia avait changé son mode de financement entre son offre finale d’aout et la délégation proposée en septembre.

 

Notons encore que l’achat d’un terrain de l’hôpital de Tarbes afin d’y construire la chaufferie bois voté en CM, n’a fait l’objet d’aucune discussion au sein du Conseil de surveillance de l’hôpital qui est son instance de décision….

 

Le choix du chauffage bois s’est fait dans la foulée du Grenelle de l’Environnement, il y a quasi trois ans. Mais depuis la crise a justifié de nouvelles réductions des aides aux collectivités et aux politiques publiques qui appellent à la plus grande prudence face à un tel projet.

 

Le projet tarbais inclut la mise en place d’une chaufferie et d’un réseau chaleur, soit un investissement de 24 millions : Colossal pour une commune comme la nôtre puisque la moyenne est de 10 à 12 millions d’euros. Ajoutons qu’une DSP sur 27 ans, est également un exemple quasi unique, les plus longues n’excédant pas 20 ans! Les spécialistes fiscaux parlent ici d’une DSP équivalent à un Partenariat Public Privé dont les avenants risquent d’impacter durablement notre collectivité, au sens inflationniste du terme…

 

Gérard Trémège vient-il de commettre là sa privatisation de trop ? Seul l’avenir nous le dira.

Reste qu’après la cession du marché eau/assainissement à la Lyonnaise alors même qu’il est aujourd’hui avéré que la régie municipale eau équivaut à une baisse de 30% du prix pour le contribuable; après l’épisode cession de l’abattoir au groupe Arcadies/Spangherro…

à défaut de calomnier, on peut au moins douter des a-priori du maire de Tarbes !

 

Pour l’heure il est deux faits avérés. Le premier est que la taxe d’habitation explose en cette fin 2013 à Tarbes : + 15% d’augmentation en moyenne! La deuxième c’est qu’entrant en hiver, la précarité énergétique va grandir et nous pensons qu’une majorité municipale peut décider de lutter contre les coupures d’électricité…

 

Ces combats nous avons aussi décidé de les poursuivre avec la liste Tarbes Citoyenne !

 

Marie Pierre Vieu

Tête de liste de Tarbes Citoyenne

 

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